L’UE introduit le contrôle des importations de bois pour lutter contre la contrebande
Interpol estime qu’environ 30% du bois échangé sur le marché mondial est de provenance illégale. Ceci est dû en partie à une application insuffisante des lois, à la corruption des fonctionnaires, à une économie où l’emploi fait défaut et où la demande en bois est élevée.
Depuis le 3 mars 2013, l’Union européenne exige que l’ensemble des produits bois en vente en UE, ce qui représente 35% de la consommation mondiale, ne soit plus issu de récoltes illégales. Le site de la commission européenne au sujet du règlement sur le bois, définit « l’exploitation illégale des forêts » comme étant
« la récolte de bois [qui] contrev[ient] aux lois ou aux réglementations du pays de récolte ».
La réglementation exige également que les vendeurs de bois en UE fassent preuve d’une « diligence raisonnée », afin de vérifier la légalité du bois qu’ils importent. Ils doivent alors au minimum fournir des justificatifs prouvant le pays d’origine du bois, l’espèce, la quantité récoltée, le lieu de la récolte, l’adresse et le nom du fournisseur et tout autre document officiel pertinent qui permettrait de valider la légalité de la provenance du bois. De plus, l’UE demande dorénavant au vendeur de mener une évaluation des risques, afin de s’assurer que le bois est issu d’une récolte légale. L’analyse doit être prudente et subjective afin de relever les potentiels facteurs à risque qui pourraient être liés à l’origine et à la nature du bois. Ainsi, si le bois est issu d’une récolte au Nigeria ou d’un autre pays sujet à une mauvaise gouvernance, l’évaluation des risques doit en rendre compte. Pour l’instant, l’UE n’a toujours pas adopté de code couleur permettant d’illustrer l’importance de cet élément.
Fondamentalement, le problème est lié au fait que la chaîne est aussi solide que son membre le plus fragile, et si l’UE espère faire appliquer ses lois dans des pays qui ne peuvent ou ne veulent pas appliquer leurs propres lois, elle ne pourra jamais mettre fin à la production de bois issue d’exploitations illégales. Cette réglementation a au moins l’avantage de créer une couche supplémentaire de démarches administratives, qui avec un peu de chance compliquera le commerce du bois issu d’une exploitation illégale, tout en simplifiant les demandes des entreprises qui optent pour une gestion durable des forêts. Cette loi crée des directives pour le commerce du bois, afin que les grandes entreprises et les forestiers qui agissent déjà en respectant les principes environnementaux, puissent accéder plus facilement au marché européen ; c’est le cas par exemple de ceux qui sont certifiés par le Forest Stewardship Council ou qui ont obtenu la licence FLEGT. Malgré d’importantes carences, cette loi stimulera la demande pour le bois issu d’exploitations légales, du moins, nous l’espérons.